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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 08:49

Je rêve de pouvoir venir samedi 25 septembre pour soutenir la librairie Neverland et peut-être cela va-t-il pouvoir se faire... Maintenant que j'ai pris un peu le temps de me renseigner sur l'endroit, je voudrais faire un billet pour les lecteurs de ce blog (oui, vous jeunes auteurs qui rêvez d'accéder à la publication).

Avant-hier, j'ai juste relayé un message sur divers supports, puis j'ai attendu de voir les réactions. Voilà maintenant ce que je peux vous dire sur cette librairie après avoir demandé aux représentants du monde du livre s'ils la connaissaient :

Témoignage de Natalhie Dau (auteur Griffe d'Encre, éditrice d'Argemmios)

Oui, on connaît bien. On y a fait des dédicaces Griffe d'Encre. La librairie est partenaire de la manifestation Books and the city. Et la libraire est très gentille et vraiment passionnée par les livres. Elle est aussi en partenariat avec les écoles... et on sait que dès qu'on travaille avec le service public, on est dans la galère, car il n'y a pas plus mauvais payeur que l'Etat.

Sa librairie est une petite bonbonnière très conviviale où elle offre le thé (des tas de thés variés et dont les noms sont dédiés à des écoles littéraires, comme par exemple le thé des écrivains russes ou le thé des philosophes chinois).

J'y ai acheté souvent des livres et des figurines de fées quand j'habitais dans le 95.

Neverland est à Achères, et faut vraiment qu'elle tienne le coup.

 

Ajoutez à cela le soutien de la librairie Scylla, soutien dont il a été fait témoignage sur le Bélial (cité dans mon billet précédent) et le fait que Magali Duez (éditrice des Éditions Griffe d'Encre), Karim Berrouka (directeur de collection aux mêmes éditions et auteur de plusieurs perles littéraires), Jeanne A Debats (auteur chez Griffe d'Encre d'une novella très primée, d'un recueil récent et de plusieurs romans ailleurs, notamment chez l'Atalante), Nathalie Dau (auteur primé également pour son recueil de nouvelles chez Griffe d'Encre) ainsi que Mélanie Fazi et Jacques Mucchielli  (comme annoncés sur le billet précédent) vont se déplacer pour soutenir la librairie et vous réaliserez que le monde de la petite et moyenne édition semble accorder à ce combat une certaine importance.

 

Pourquoi ?

D'abord parce qu'une faillite est un drame pour quelqu'un qui s'est investi dans sa boîte, et qu'en l'occurrence, elle est parfaitement injustifiée. Une boîte non-viable finira par étouffer. Mais Neverland est viable. Son problème n'est qu'un décalage de trésorerie, ce qui signifie qu'elle doit toucher de l'argent de l'État (plus prompt à réclamer ce qu'on lui doit qu'à donner ce qu'il promet) et que pendant ce temps, la banque l'assomme d'AGIO. Il est très difficile pour une petite boutique de se lancer, dans le monde du livre encore plus, dans celui de l'Imaginaire, n'en parlons pas ! Avec un peu de temps, Neverland peut devenir un endroit de référence, mais il ne faut pas qu'elle soit tuée dans l'oeuf.

 

Pourquoi ? (Oui, je me répète, je sais)

Certains d'entre vous connaissent peut-être les lois du marché du livre, d'autres pas. Si vous voulez vous aventurer plus loin dans le périple éditorial, il est bon que vous en appreniez plus. Le nerf de la guerre dans ce monde n'est autre que la place sur les étagères des libraires. Quand on n'est pas dans le circuit, il est difficile d'imaginer le combat perpétuel que livrent les petites et moyennes boîtes pour gratter quelques emplacements entre deux best-sellers annoncés. Et ça, pour des jeunes auteurs, c'est vital ! Ce sont la plupart du temps les petites boîtes qui ont donné leur chance aux jeunes auteurs et leur ont permis, en accédant au public de vivre parfois leur rêve. Or, les "marchands de livres" ont tout intérêt à mettre en avant les grosses pointures, pour faciliter la gestion des stocks, rentabiliser la place. Pour plus de détails, lire l'article sur Chapitre.com. Heureusement, il existe encore des libraires engagés qui tentent de partager leur passion pour le livre et de faire connaître ce qui les a séduit. Ces libraires qui font du monde du livre un monde plein de magie et pas seulement une usine à fric.

Mais de l'argent il en faut tout de même pour tenir, aussi bien pour ces boutiques que pour les éditeurs à qui elles offrent de la visibilité. Alors si vous rêvez un jour d'écrire un livre où vous livrerez votre âme et pas seulement une daube commerciale issue de vos pérégrinations télévisuelle (dans les piscines ou pas), essayez de redonner un peu de souffle à cette magie.

Quand on est un jeune auteur, on se désole (égoïstement) chaque fois qu'une petite maison d'édition disparaît, alors que, peut-être, elle aurait pu publier notre prose. On envoie son manuscrit à un gros éditeur (allez, appelons-le AM au hasard) pour plus de sûreté et on reçoit son refus dans les dix jours. Pour peu qu'on ait pris la peine de demander le retour dudit manuscrit, on se rend compte que les premières pages sont encore collées, jamais tournées. Pourquoi ? Parce que vous avez eu la naïveté de noter Imaginaire dans votre synopsis, ou poésie ou n'importe quel autre critère de non-sélection immédiat. Ou bien vous n'avez pas le bon âge, vous n'êtes pas assez people, pas assez "bankable"... Et qui peut vous laisser une chance d'atteindre un public, certes plus restreint, mais qui a besoin d'autre chose que de fast-food littéraire ? Le petit ou le moyen éditeur. Et qui est le tout premier maillon de la chaîne entre un auteur et son lecteur ? Le libraire. Celui qui fonctionne au coup de coeur, qui aime son métier, celui qui vous défendra et défendra la ligne particulière des petits éditeurs. Ne comptez pas sur les grandes enseignes pour ça, elles sont là pour le business.

Pour préserver cette chaîne, il faut défendre chaque maillon et pour ça, il faut parfois s'impliquer.


Si vous ne pouvez pas être là (on a tous une vie aussi, je le conçois fort bien), faites passer le mot, parlez-en, expliquez tout ce qui se cache derrière ces enjeux. 

 

Et si cet article ne suffit pas à vous motiver, sachez que l'hôtesse de ces pages virtuelles devrait traverser* la moitié de la France pour être là ce jour-là et qu'elle serait comblée de rencontrer ses fidèles blogueurs :)

 

*Reste un conditionnel, j'attends une réponse pour confirmer définitivement

 

Infos pratiques :

Pour rejoindre Neverland sans voiture, prendre le RER A et descendre à Achères Ville.

Puis prendre le bus 5-St Germain - Poissy - Achères - Conflans gareDe Gare D'Acheres
En direction de Gare De St Germain En Laye Rer A
Jusqu'à Lefebvre (6mn estimation Mappy)

Puis coninuer à pieds (5mn estimation Mappy) sur Avenue Conflans, puis tout droit sur Avenue de Stalingrad.

 

Autre itinéraire pris sur ratp.fr
Ils indiquent qu'il faut prendre le bus 24 Veolia transports Conflans, de Gare d'Achères (gare SNCF, à côté de la gare RER - ça a l'air d'être juste l'autre côté des rails) à Foyer de Jeune (arrêt sur l'avenue de Stalingrad, juste à côté de la libraire)

(Merci à Sand pour cette info)

 

Adresse :

37 avenue de Stalingrad, 78260 Acheres,

(Si quelqu'un a un autre itinéraire, je ferai circuler)

 

*edit*

Hélène Ramdani, ex-éditrice du Navire en Pleine Ville et aujourd'hui directrice de la collection Icares chez Mnemos (collection dans laquelle est sorti Le Roi d'Ébène dont j'ai fait la critique en ces mêmes pages), devrait être là aussi. Source.

 

*edit 2*

Un lien vers le blog de la librairie Neverland. En plus des arguments cités précédemment, j'ai été très touchée par ce témoignage.

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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 18:23

http://www.actualitte.com/images/news/v-19329.png

 

Je ne connais pas la librarie dont il est question, mais je me permets de transmettre ce message que j'ai vu sur le Bélial. D'abord parce que j'aime aussi l'idée de défendre les librairies de quartier (avant qu'il ne nous reste que des vendeurs de best-sellers), mais aussi parce que rien que le nom de cette librairie me fait rêver.

Alors pour ceux qui se sentent concernés :

Salut à toutes et à tous,

La librairie Neverland située au 37 avenue de Stalingrad à Achères (dans les Yvelines) va mal :
http://librairieneverland.blogspot.com/


Persuadé que la librairie a trouvé sa place dans sa ville et qu’elle sera dans quelques mois rentable (Neverland n’a pas encore 3 ans et il a fallu plus de 3 ans à Scylla pour trouver un équilibre), je vous invite tous à :

- Relayer son appel sur les forums, les blogs ou tout autre support de communication à votre disposition,
- Venir soutenir la librairie le samedi 25 septembre à partir de 15h en compagnie de Mélanie Fazi et Jacques Mucchielli,

La librairie Scylla sera donc fermée samedi 25 septembre et j’espère voir une partie non négligeable de ses habitués acheter des livres en Neverland.
Aidez Neverland à passer cette mauvaise passe. Il faut à tout prix conserver les librairies de quartier.

Bougez-vous.

 

On trouve également un article sur le sujet sur Actualitté.

 

Info supplémentaire : pour soutenir Neverland, Nathalie Dau, Jeanne A Debats, Magali Duez et peut-être Karim Berrouka devraient se trouver sur place.

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26 août 2010 4 26 /08 /août /2010 10:02

Avec un peu de retard, je vous annonce cette nouvelle initiative très intéressante du Bélial :


Quel devrait être le prix d’un livre numérique ?

De l’avis général, le prix de la plupart des livres électroniques en vente aujourd’hui, proposés à seulement quelques euros de moins que leurs équivalents papiers, est beaucoup trop élevé. A combien faut-il vendre un livre numérique pour ne léser ni l’auteur, ni l’éditeur, ni le libraire ? Combien les lecteurs sont-ils prêts à payer un livre dématérialisé ?

En attendant le lancement de sa plateforme numérique innovante le 1er septembre, Le Bélial’ vous propose de répondre à ces questions. Téléchargez deux romans numériques en fixant vous-même leurs prix, sans minimum !

Téléchargez les deux romans numériques
En savoir plus sur la plateforme e-Bélial'

En France, la loi Lang sur le prix unique impose à un éditeur de fixer un prix à tous les livres qu'il édite et aux libraires de respecter ce prix. A l'heure actuelle, le livre numérique n'étant pas considéré comme un livre, il n'est pas soumis à cette loi. Malgré cela, les livres numériques du Bélial' seront par la suite vendus au même prix sur la plateforme e-Bélial' et chez votre libraire. La plateforme e-Bélial' vous permettra toutefois de soutenir l'auteur et la maison d'édition en fixant, si vous le souhaitez un prix supérieur au prix par défaut.

Courant septembre, Le Bélial' communiquera les résultats de l'opération. N'hésitez pas à nous dire combien vous avez acheté les deux romans et venir débattre avec nous du prix idéal d'un livre numérique ci-dessous ! C'est aussi l'occasion de beta-tester la plateforme e-Bélial', donc profitez-en pour nous dire si ça coince quelque part.

 

Source (Vous pourrez également trouver dans ce fil du forum du Bélial des arguments intéressants relatifs au prix du livre numérique et vous faire ainsi une meilleure idée des fourchettes envisageables en fonction de votre bourse et de vos convictions)

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 11:26

Juste un petit billet pour signaler l'initiative du Bélial en matière de livres électroniques. Personnellement, je n'ai pas de liseuse (et vu mes moyens, je ne suis pas prête d'en avoir une) mais je trouve intéressant que certains éditeurs profitent du numérique pour rendre les livres plus accessibles (la majorité préférant tourner le dos à cette révolution et prier pour que rien ne change).

Bon, ça ne change rien au fait que j'adore le papier et qu'à titre personnel j'aime encombrer mes bibliothèques déjà surchargées, mais je trouve plaisant qu'un éditeur offre le plus de choix possibles à ses lecteurs.


Tout savoir sur e-Bélial'
Télécharger le communiqué de presse
Inscrivez-vous à la newsletter pour être tenu au courant du lancement de la plateforme

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 12:17

Avec regret, je vais devoir supprimer la très jolie bannière de Muse et Merveilles de la marge de ce blog. Cette association, dont nombre de personnes ont pourtant salué le travail, a dû mettre fin à ses activités. Je regrette qu'une telle initiative n'ait pas pu se poursuivre. Les littératures de l'Imaginaire manquent tellement de visibilité... Hélas, ceux qui tentent de leur en donner davantage semblent se heurter à de nombreux obstacles (difficulté d'organisation, manque de fréquentation, manque de disponibilité des intervenants...) qui réduisent à néant leurs efforts. Dans la mesure où c'est leur temps personnel que les organisateurs offrent à ce genre d'association, je comprends qu'ils soient parfois obligés d'interrompre leurs activités. Je souhaite bonne continuation à celles qui avaient donné naissance à cette courageuse entreprise, quels que soient leurs projets dans l'avenir.

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27 juin 2010 7 27 /06 /juin /2010 11:52

Pour ceux qui ne connaissent pas, les Lyonnes de la SF sont des passionnées qui tentent de faire découvrir la SF via des podcats où elles partagent leurs coups de coeur. Une petite interview pour découvrir comment leur passion a donné naissance à ue initiative intéressante. C'est sur le blog d'AC de Haenne que ça se passe (ouf, c'est reposant quand ce sont les autres qui font le boulot )...


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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 18:04

J'ai encore pris de longues vacances. Toutes mes excuses à ceux qui sont passés et à qui je viens seulement de répondre.

Là, la maison ressemble à un chantier, faut que je range avant d'égarer un de mes mômes dans le bazar ! En attendant, je vous transmets une info (merci Lucie, tu m'as donné mon billet du jour).

Dans le milieu des Littératures de l'Imaginaire, il n'y a pas que les auteurs qui bossent avec passion et qui ont du mal à se faire reconnaître : toute occasion est bonne de mettre la lumière sur les autres acteurs du système. Et voici une initiative des illustrateurs qui me semblent valoir le coup :


Un petit mot pour vous signaler l'existence d'une boutique de tee-shirts, mugs, casquettes, sacs, etc. illustrés par plusieurs artistes de l'imaginaire (six pour le moment, il est prévu que d'autres les rejoignent). Les bénéfices de cette boutique sont reversés au refuge SPA de Morée.

C'est ici que ça se passe.

Source : Lucie sur le forum d'Argemmios

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8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 17:34

http://www.mnemos.com/JOOMLA2/images/couvertures/Police/encourseur_BD.jpgFaisant suite à mon article précédent qui vous conseillait de lire des premiers romans, je vous signale la sortie prochaine de Djeeb l'encourseur de Laurent Gidon. Non qu'il s'agisse d'un premier roman, mais l'écrivain fait partie de cette petite minorité d'auteurs qui, par son travail, a réussi à s'extraire de la masse. Je l'ai croisé dans des anthologies (et dans un Bifrost dont vous pouvez retrouver la critique ici) et je peux dire que j'ai grandement apprécié sa plume. Je ne peux que vous encourager à le découvrir si vous ne le connaissez pas encore et ainsi à aider l'un d'entre nous à vivre pleinement son rêve (en attendant de pouvoir vivre de son rêve).

Je signale au passage que les Éditions Mnémos ont toujours fait un effort particulier pour découvrir les nouvelles plumes de talent, ce qui me pousse particulièrement à attirer votre attention sur elles. Leur guide de soumission est d'une précision rare et prouve une réelle volonté de donner leur chance aux jeunes auteurs. Et puisqu'il est de bonne guerre de s'intéresser aux ouvrages parus chez un éditeur avant de tenter d'y caser le sien, pourquoi ne pas commencer par celui-ci ?

Cet ouvrage (qui fait suite aux aventures de Djeeb, le chanceur) ne paraîtra qu'en Juin mais vous pouvez déjà en découvrir le premier chapitre ici. Et si vous êtes trop impatients, je rappelle que vous pouvez retrouver cet auteur chez les Éditions Griffe d'Encre avec un recueil de nouvelles dont je n'ai entendu que du bien pour le moment.


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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 22:27

Le hasard fait parfois bien les choses. Je m'apprêtais à m'excuser de l'absence de billet de ce soir pour cause d'Assemblée Générale de Syndic qui a duré 4h30 (si ! si ! 4h40 pour être précise, même). Mais en faisant le tour de mes forums habituels, je suis tombée sur cette pétition de la Société des Gens de Lettres que je vais vous transmettre.

Notez que je ne l'ai pas encore signée et que je ne pousse personne à le faire sans être sûr de son fait. Les signatures virtuelles sur le net sont souvent si vite cédées qu'elles en perdent toute valeur. Je vous transmets ce billet au cas où vous auriez déjà une opinion sur le sujet et souhaiteriez la faire connaître. Pour ma part, je vais essayer de me renseigner sur quelques points supplémentaires avant de décider de me joindre ou non à cette pétition. Je vous tiendrai au courant.

 

Auteurs, éditeurs : le désaccord

Par Alain Absire, écrivain, président de la Société des Gens de Lettres
 
En mars 2007, Le Monde publiait l‘un de mes articles intitulé : Le livre numérique en zone de non droits, qui, faisant des relations contractuelles entre auteurs et éditeurs l’axe incontournable d’une politique réussie de numérisation des livres, posait le contexte. S’en suivit l’ouverture de discussions professionnelles entre la Société des Gens de Lettres dans son rôle de médiateur et le Syndicat National de l’Edition, en vue de définir ensemble les bases d’une gestion des droits numériques équitable et sans heurts. Las ! Après deux ans et demi de discussions, tandis que Google continue à numériser nos livres à tour de bras, et que, en quelques jours, aux Etats-Unis, 600 000 livres numériques ont été téléchargés sur la nouvelle tablette i.pad, tout accord, même provisoire et dans la ligne de la législation actuelle en attente de négociations plus larges, s’avère impossible.
 
En dépit de nombreuses concessions des auteurs, malgré l’approche constructive d’éditeurs tels que P.O.L. et le travail de réflexion de fond entrepris depuis des années, y compris en matière de contrat numérique, par les Editions Gallimard, pour des raisons inexplicables à nos yeux, plusieurs membres du SNE ont choisi de ne pas signer l’accord a minima auquel nous étions parvenus au terme de nombreuses et longues séances de travail. Préférant ignorer les préconisations des rapports Zelnik et Tessier sur la numérisation du patrimoine écrit, ils souhaitent engager de nouvelles discussions, alors même que nous étions parvenus à des propositions communes.


Soyons clair : les auteurs ne réclament pas un quelconque privilège supplémentaire. Ils veulent simplement instaurer un partenariat équilibré dans la continuité de leurs relations avec leurs éditeurs traditionnels auxquels ils sont souvent très attachés, et s’assurer une rémunération décente sur l’exploitation de leurs livres dématérialisés. Face à des modes de création, de publication, de diffusion, d’usage et de lecture révolutionnaires, et sans modèle économique défini, ils ne peuvent se résoudre à figer les nouvelles pratiques éditoriales selon les seuls paramètres de l’édition papier. Pour que la chaîne de valeur du livre ne soit pas rompue, au détriment des lecteurs, par un séisme dont le monde entier mesure l’ampleur, auteurs et éditeurs sont aujourd’hui obligés d’innover. Les écrivains de langue française n’en peuvent plus qu’on leur rappelle sans cesse leur devoir de « confiance réciproque », alors que, dans le cadre de relations interprofessionnelles à éclipses, rien de neuf ne se formalise. Est-il besoin de redire que, via la SGDL, les auteurs ont osé attaquer Google, aux côtés du Syndicat National de l’Edition, avec le succès que l’on sait, et qu’ils n’ont pas l’intention de se tenir à l’écart des actions pour contrefaçon contre la firme américaine annoncées par plusieurs éditeurs au Salon du Livre ?
De retour de Bruxelles, la Société des Gens de Lettres et l’ensemble des délégués de l’European Writers’ Council ont pu constater l’engagement de nombreux membres du Parlement européen en faveur de négociations collectives équilibrées entre auteurs et éditeurs. Sachant que plusieurs États, dont l’Allemagne, se prononcent en ce sens, nous ne pouvons continuer à perdre un temps qui nous est compté en espérant que l’univers numérique ait une chance de se clarifier. Dans l’attente d’un développement des usages de la profession, et face aux numérisations de masse actuellement à l’étude, il est ainsi vital d’admettre que, supprimant la notion même de stocks et d’édition « épuisée », les techniques d’exploitation numériques sont distinctes de l’exploitation permanente et suivie des livres imprimés. Comme il est impératif de repenser le mode et la durée de cession des droits numériques, faute de quoi nombre d’auteurs se tourneront vers un nouveau type d’éditeurs dont le seul objectif est la rentabilité immédiate... E.libraires, e-diffuseurs, pionniers des techniques numériques et autres opérateurs télécom peu soucieux de la qualité des contenus en ligne, mais plus offrants et à la pointe des services informatiques et des techniques de Webmarketing permettant une diffusion active de chaque ouvrage en ligne.
 
Dans cette attente, et pour se faire entendre après trop de fins de non-recevoir, de nombreuses organisations d’écrivains et illustrateurs de livres viennent, à l’instar de leurs confrères de la bande dessinée, de lancer une pétition en appelant aux pouvoirs publics pour obtenir l’ouverture de négociations interprofessionnelles représentatives de l’ensemble des éditeurs et des auteurs : http://www.jesigne.fr/petitionappeldunumerique


 
Une telle initiative, la première en son genre, ne peut qu’être entendue… À moins que les premiers maillons de la chaîne du livre ne préfèrent laisser Google, Amazon, Apple et quelques autres, dormir tranquilles en se répétant que demain leur appartient.

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 12:36

Je viens de trouver sur mon blog un commentaire d'un écrivain professionnel. Si, si ! Un qui gagne des sous avec ce qu'il écrit !

Je croyais l'espèce totalement anéantie, et pourtant... non seulement il en existe encore, mais en plus certains prennent  le temps de venir faire un commentaire sur le blog d'une auteur débutante.

Avouez que ça valait la peine que je vous en parle !

Maintenant, vous vous demandez sûrement (non ? Alors, j'ai raté mon effet :/) s'il n'y a pas quelque chose de louche dans tout ça et, je l'avoue, je joue sur les mots. Visiblement, cet écrivain vit bien de sa plume, mais pas tout à fait de ses livres. Ou pas seulement...

Il en parle en tout cas avec beaucoup d'honnêteté sur son blog : Journal d'un écrivain par Marc Lefrançois. Il y fait aujourd'hui un billet sur combien gagnent les écrivains que j'ai trouvé très instructif. 

J'aime beaucoup cet article qui pose sans faux-fuyants les douloureuses question des liens entre commerce, culture, argent... J'ai apprécié notamment cette phrase :Je cours donc après les médias, détournant une partie de l’énergie que je pourrais investir plus utilement dans la lecture ou l’écriture, non par une sorte d’impulsion mégalomaniaque, mais par nécessité professionnelle.

C'est malheureusement ce que je dénonçais un jour sur un forum. Mon problème n'est même pas de savoir si je serais capable de me vendre, c'est juste que c'est un temps que je juge perdu pour ma vraie passion. Sans compter que certains très grands auteurs resteront dans l'ombre car ils sont des marginaux qui ne savent s'exprimer que par leur plume. Là où d'autres perceront parce qu'ils sauront serrer les mains qu'il faut.

En tout cas, Monsieur Lefrançois, merci de votre passage sur ce blog et bonne continuation !

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  • isa
  • Isa, jeune auteur qui parle beaucoup avec les doigts (avatar ©Luis Royo)
  • Isa, jeune auteur qui parle beaucoup avec les doigts (avatar ©Luis Royo)

Paru !

http://www.griffedencre.fr/IMG/cache-200x307/PC_200-200x307.jpgMa première novella est enfin parue !

Vous pouvez découvrir un extrait en ligne.

Disponible en librairie près de chez vous ? Cliquez ici pour le savoir.

Vous pouvez aussi le commander en ligne sur le site de l'éditeur, Amazon et Fnac.com.

Les premiers avis ici !

Un Article En Particulier ?

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