On est souvent confronté en orthophonie à la difficulté de nommer le groupe référence dont l'individu qu'on prend en charge se distingue par son trouble ou sa différence. C'est ce que le commun appelle "norme", histoire de faire croire que ce magma informe est en fait uniforme. Pour aider un interlocuteur à comprendre, on formule souvent des phrases comme "l'enfant [normal] se développe comme ci ou comme ça, alors que le votre..." ou "le cerveau [normal] fonctionne ainsi, alors que le vôtre, depuis votre AVC/trauma/tumeur..." et là, on bute sur ce fameux mot de "normal" qui renvoie l'autre à "vous qui êtes anormal".
Personnellement, spontanément, j'emploie toujours le terme "typique", un vieux restant sans doute de mon histoire particulière et du neurotypique qui se distingue de l'autisme sans lui être forcément supérieur (pour ceux qui ne l'ont pas encore étudié, intéressez-vous au syndrome du neurotypique, y a de quoi rire... ou réfléchir).
J'entends parfois que les autistes n'éprouvent pas de sentiment. Ca doit dépendre des autistes. Alex... C'est comme s'il était né avec une peau si fine... Peut-être même pas de peau du tout. Ecorché vif comme on disait de sa mère quand elle était plus jeune.
Qu'est-ce que la norme ? A quoi ça sert ? A se rassurer ? On se regroupe entre gens censément normaux, on sort ses épines, on devient des typiques, des "qui pique". Je crois qu'en fait, c'est ça que je dis chaque fois que j'emploie ce terme-là.
(Tout ça pour dire que je ne veux pas de pub sur ce qu'il reste de mon blog. Et donc, il fallait que je poste un billet.)