Le terme bêta-lecture est la traduction littérale de « beta-reading » (http://en.wikipedia.org/wiki/Beta_reader).
Il s’agit de réaliser une lecture critique d’un texte, de dégager ses points forts et ses points faibles, mais aussi de traquer les éléments qui nuisent à la compréhension du texte, et ce à différents niveaux :
* le fond : des incohérences temporelles ou scénaristiques, des problèmes de crédibilité des personnages, des questions sans réponses, etc.
* la forme : un excès de répétitions ou de lourdeurs, un problème de construction grammaticale ou de structuration du texte, etc.
La bêta-lecture met en exergue les problèmes ; l'auteur décide ensuite des corrections à effectuer. Le but du bêta-lecteur est d’apporter un éclairage différent sur le texte sans se substituer à l’auteur.
La chose n'est pas toujours facile parce que la bêta-lecture demande beaucoup de temps (et le temps, c'est de l'argent). Il existe des correcteurs professionnels qui se font payer pour ce travail. Si vous avez les moyens, ça ne peut être qu'un plus. Hélas, la carrière d'auteur n'étant pas très rémunératrice, on est bien souvent obligé de restreindre au maximum ces dépenses.
C'est là que peut jouer la solidarité entre les jeunes auteurs. Contrairement à ce qu'on pense souvent en se lançant dans l'écriture, les jeunes écrivains ne se comportent pas entre eux comme des fauves prêts à s'égorger pour obtenir une place dans une antho ou voler les idées d'un autre écrivain. Les auteurs débutants découvrent souvent assez vite tous les obstacles sur leur route et en s'entraidant, ils se permettent de progresser.
On relit les manuscrits des autres pour les aider à s'améliorer et ils nous rendent la pareille. Que cela se passe dans un collectif comme CocyClics, sur un atelier d'écriture ou par échanges de mails avec d'autres auteurs qu'on a rencontrés, le principe reste le même : en lisant les autres et en cherchant à affiner les critiques qu'on leur présente, on progresse tout autant qu'en écrivant soi-même. Le temps que l'on passe donc à rendre la pareille à ceux qui nous ont bêta-lu est loin d'être perdu et ainsi tout le monde sort gagnant de cet échange. Sans compter qu'il y a quelque chose de gratifiant à voir paraître un texte que l'on a aidé à améliorer, même si on n'en est pas l'auteur.
Ensuite, c'est à chacun de faire le choix qui lui convient le mieux en fonction de sa sensibilité et de son mode de fonctionnement. Prenez le temps de faire connaissance avec différents forums ou communautés d'auteurs pour voir ce qui vous semble le mieux. Mais autant que possible essayez de vous faire lire par des lecteurs neutres avant de soumettre votre manuscrit.
Demain, je vous posterai l'interview d'une permanente de CocyClics. Elle nous y explique le fonctionnement de ce collectif. À vous de voir si cela vous donne envie ensuite de faire un tour dans la "mare".