Pour rebondir sur la critique que j'ai fait du texte de Benoît Giuseppin dans l'Air, j'ai entendu une chronique intéressante sur France Infos. Il y était question de tous ces conseils dont on nous abreuve pour avoir une vie saine et un corps en bonne santé et des effets nocifs que cela peut avoir sur notre moral (écouter la chonique ici).
C'est un sujet sur lequel j'ai toujours été assez partagée. D'un côté, j'ai moi-même une vie assez saine par "facilité". Je n'aime pas l'alcool, j'aime le sport, je n'aime pas trop ce qui est très gras ni trop sucré et je ne fume pas. Donc bon, tous ces conseils, je les applique parce que c'est ainsi que j'aime vivre. Mais il n'en a pas toujours été ainsi et je sais qu'il faut peu de choses pour verser dans l'obsession. De plus, il m'arrive souvent de me demander l'effet que tous ces messages serinés jusqu'à la nausée peuvent avoir sur des gens pour qui toutes ces choses sont des privations ou des efforts vraiment pesants (comme de faire du sport pour ceux qui n'en ont pas l'habitude et qui, plein de bonnes intentions, en font trop, se dégoûtent et abandonnent).
Oui, je pense que c'est bien d'inciter les gens à une vie plus saine. Mais de l'incitation au bourrage de crâne, il y a un pas. Vite franchi par des autorités qui veulent se donner bonne conscience (voire qui nourrissent le projet de faire peser le trou de la sécu sur les "mauvaises volontés"). Il y a un moment où à trop vouloir protéger les gens d'eux-mêmes, on les enfantilise, voire on les rend fous. Interdit par ci, interdit par là... À titre personnel, ça ne me fait ni chaud ni froid. Mais je ne suis pas sûre d'avoir envie que mes enfants grandissent dans un monde comme celui-là.
Pour finir sur un trait d'humour et même si tout le monde doit déjà connaître cette blague, ça me fait toujours penser à ça.
C'est un homme qui va voir son médecin et qui lui demande comment il peut faire pour vivre le plus longtemps possible.
Le médecin lui répond : "Arrêtez la cigarette, les plats en sauce, les sucreries, l'alcool, le sexe (ça use les genoux), la télé..."
Le patient lui demande "Et avec ça, vous me promettez que je vivrai plus longtemps ?"
Et le médecin :" Je peux vous assurer d'une chose en tout cas, c'est que la vie vous paraîtra trèèèèèès longue."
Il y a un moment où il faut peut-être admettre que la vie est de toute façon toujours trop courte, et qu'il faut tout de même savoir en profiter au lieu de chercher forcément à la prolonger.