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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 18:36
Petit copié/collé d'un avis posté sur le forum de Griffe d'Encre au sujet de l'anthologie La Terre avec un petit mot sur chaque nouvelle :

Le plaidoyer de la terre,
Sébastien Gollut : Une bonne introduction pour donner le ton de l'anthologie. Un peu trop court pour moi.

Poussière de charbon, Graham Joyce traduit par Mélanie Fazi : Trop de questions pour pas assez de réponses. J’ai eu du mal au début à cause des constants flash-back qui ne sont pas accompagné d’un passé antérieur, comme si l’histoire était constante alors qu’elle fait des sauts et gambades dans le temps. Un style voulu par l’auteur ou par la traductrice ? Sans doute. Personnellement, ça m’a rendu le texte plus confus qu’autre chose au départ. Mais, après quelques pages, ça y est, j’étais accrochée. Je voulais connaître la suite, comprendre ces personnages et leurs liens. Finalement, je suis restée sur ma faim. Sans doute une volonté de l’auteur aussi. La vie nous laisse souvent sur notre faim, avec fcette impression d’inachevé, surtout dans les relations d’amitié brutalement brisée. C’est donc sans doute bien rendu, mais personnellement, ça m’a déçue.

Odeur des pluies de mon enfance, Timothée Rey : Je continue à faire mon enquiquineuse. Encore un texte qui ne m’a pas vraiment accrochée. Pourtant, c’est un auteur dont j’apprécie les écrits en temps normal, mais là, c’est trop long. J’ai adoré le titre. De suite un petit parfum de nostalgie aux relents de terre mouillée est venu fleurir dans mon esprit. Mais le monde est trop long à se mettre en place. En fait, je suis une lectrice assez flemmarde. Lire des pages de descriptions de monde aussi « didactiques » ce n’est déjà pas ma tasse de thé pour un roman, mais alors pour un univers que je vais quitter au bout de vingt pages… En fait, dans une nouvelle, j’ai tendance à préférer quand l’auteur se concentre essentiellement sur ce qui a trait à son histoire même et lui donne plus de profondeur. J’aurais préféré en savoir plus sur l’héroïne, sur ce que c’était que les pères probables, comment on vivait dans une ferme type comme la sienne, quels sentiments y étaient associés… que d’avoir des noms de lieux, de vent, de modes de transports… Question de goût sans doute, c’est ce qui fait que je ne suis pas très friande de nouvelle SF ou Fantasy, justement parce que l’auteur passe généralement plus de temps à décrire son monde qu’à développer son histoire.
Dommage parce que l’histoire elle-même est accrocheuse. On est immédiatement intrigué par le mystère qui se dégage de la quête de ce personnage, on veut en savoir plus et on s’égare un peu dans les allées de marchands et les groupuscules dont les noms s’enchaînent sans qu’on sache vraiment à quoi ils correspondent.

Humus Sapiens Cochard, 1917, Benoît Giuseppin : Un bon texte sur la cruelle innocence de l’enfance. La pureté devenue arme face à ce qui est impur. Un texte assez dur selon moi, mais qui m’a plu.

Mémoires de Terre,  Li-Cam : Mon premier coup de cœur ! Je dois admettre que le tout dernier paragraphe est pour moi un peu en trop. L’auteur nous a très bien fait entrer dans les sentiments de son personnage tout en subtilité, cette explication finale n’était pas nécessaire pour moi. Mais c’est anecdotique. Dès l’apparition de Franck, j’étais sous le charme, ferrée comme un poisson. Rien à dire de plus, ce colosse m’a remuée et je n’avais plus envie de le laisser partir.

Les veines de la terre,  Gabriel Féraud : Un texte horriblement dur, emprunt de cruauté. Au début, j’ai été intriguée, appréciant la façon dont l’auteur posait le monde justement parce que je ne suis pas toujours fan des mondes inventés (pour les raisons exposées plus haut) et que là, j’ai trouvé qu’il n’y avait pas de lourdeur. On apprend au fur et à mesure ce qu’on a besoin de savoir, ce qui sert l’histoire et nous permet de connaître ce personnage comme si on vivait avec lui. Ensuite, j’ai été frustrée par cette sensation d’enfermement et d’injustice, l’esclavage physique, mental, tout ce qu’il faut pour se sentir écœuré jusqu’à étouffement. J’avais envie de cogner, me disant « C’est pas crédible, on ne peut pas être aussi mesquin » et me répondant mentalement que, hélas, si, ceux qui se sentaient forts et supérieurs l’étaient souvent. Pour finir, j’ai été horrifiée. J’en ai encore des frissons.
Un texte magistral à mon sens.

Fata Organa,  Jeanne-A Debats : Alors là, j’ai pris mon sens critique à deux mains, bien décidée à ne pas aimer cette nouvelle qui semblait conduire à l’approbation générale. J’aime pas les consensus, je trouve ça louche. Du coup, me voilà moi-même en train de loucher sur ce texte, espérant trouver une virgule au moins à déplacer pour dire « Ah ! Ah ! Je le savais qu’il y avait des défauts. »
Puis triste et beurk, je dois me rendre à l’opinion générale (je déteste ça) : ce texte est excellent. Le style incisif m’a franchement fait me poiler, les détails qui vont bien et auxquels on ne songe pas forcément (le coup de la pilule par exemple)
Juste un petit regret sur la toute dernière phrase du Didier (sa formulation surtout) qui est un peu too much dans le genre incarnation du macho imbuvable. Mais je suppose que je n’ai pas dû fréquenter d’assez gros machos pour y reconnaître quelqu’un. Faut croire que, pour une corse, je reste chanceuse sur ce point ^^
Enfin bref, un excellent texte et vingt pages avalées comme s’il n’y en avait que quatre.

Dettes à honorer,  Réjane Durand : Un excellent texte, dur aussi. Certaines images m’ont énormément touchée (notamment celles qui brossent en quelques mots seulement les relations entre le frère et sa grande sœur). Le début réussit à nous dépeindre toute en subtilité l’héroïne et sait la rendre extrêmement attachante. Avec la même maîtrise, elle arrive à nous faire aimer en quelques lignes son retraité, ce qui rend la scène qui suit d’autant plus efficace (je choisis mes mots pour éviter les spoilers ^^).
Même si on se doute un peu de ce qui se trame derrière le texte, j’ai personnellement dévoré ses quelques pages en attendant de connaître l’enchaînement exact des événements.
Pour moi, un texte sur lequel il n’y a rien à redire.

Dans la terre,  Karim Berrouka : Cette fois-ci, je suis scotchée. Je connaissais l’auteur pour des textes au style plus alambiqué, à l’humour volontairement absurde et aux tournures de phrase inextricables. Un auteur de talent, j’en conviens, mais qui n’écrit pas dans le registre qui m’est le plus cher. Pourtant là, il m’a bluffée. Il faut dire que c’était prévisible. Avec des initiales comme KB, le monsieur ne pouvait qu’avoir la main verte. Mettez-lui une poignée de terre arable entre les mains et il vous fait… de la poésie !
Parce que pour moi, ce texte, c’est cela. De la véritable poésie en prose. Quelque chose dont mon pauvre petit cœur sensible et hormoneux de future maman* est ressorti tout chamboulé. Chaque mot est juste, chaque tournure engendre des images, des sentiments, un univers entier d’émotions… La plus belle nouvelle qu’il m’ait été donnée de lire depuis très très longtemps. Peut-être même ma nouvelle préférée tout court de toutes celles que j’ai pu lire jusqu’ici (à classer dans les « hors catégorie » avec La route de Léa Silhol).

Terre blanche, terre rouge,  Marie Barthelet : Magnifique nouvelle également. Un monde sublimement triste qui blesse le cœur, un espoir ténu de lumière… de la poésie encore. Il y en a décidément beaucoup dans ce recueil.
En tout cas, j’ai adoré. L’auteur a su faire naître des images, des sentiments, tout un univers profond brossé en quelques images perçues à travers les yeux d’une enfant déracinée dont l’espoir ne veut pas mourir. Un autre texte qui m’a remuée.

Le cadeau,  Robin Tecon : Encore un très beau texte emprunt de poésie. J’ai aimé l’originalité aussi, dans le sens où le thème est utilisé tout à fait différemment des autres textes. Pas d’écologie ou de terre vengeresse ici, mais la terre reste tout de même le véhicule des sentiments les plus profondément enracinés.

Réclusion,  Laëtitia Millet : Encore un très bon texte (décidément, je ne sais plus trop quoi dire moi :hum: ). La terre prison, la terre porteuse de vie et de renaissance, les deux aspects sont très bien rendus. Il en reste un sentiment étrange d’espoir dans le désespoir.

L’absente,  Sylvestre Sisco : Pour finir, une réflexion très intéressante sur la nature humaine et sa capacité à se laisser assister. J’ai beaucoup aimé. J’y ai perçu une sorte de critique sous-jacente de notre société de consommation : pensez pour moi, sans racine, sans profondeur, sans interrogation, je me sens bien tant qu’on pourvoie à mon confort immédiat. Forcément, ça remue une corde sensible en moi. Mais peut-être que j’ai affabulé et que cette critique n’est que le reflet de ce que moi, je voulais voir :tongue4:
En tout cas, ça m’a plu.

Au final, un bilan plus en dents de scie que pour Ouvre-toi. Aucun texte qui m’ait vraiment déplu, mais plusieurs au début qui n’ont pas réussi à m’accrocher. Ensuite, c’est de la poésie à l’état pur. Plusieurs textes m’ont profondément remuée et je les relirai sans doute plusieurs fois pour ne pas les oublier.
Je remercie tous les auteurs (et l’anthologiste) qui m’ont fait partagé un bout de chemin avec eux. Quelques pas dans la poussière de cette terre où je me sens si profondément enracinée (qui a dit que j’étais un végétal ? ! :mad: ) et qu’ils ont si bien réussi à faire vivre à travers cet ouvrage.

*Cette chronique datant d'un certain temps déjà, la "future maman" est devenue "maman" tout court entre temps.
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commentaires

C
<br /> Et avec le nom des auteurs ?<br /> <br /> <br />
Répondre
I
<br /> Merci de me le rappeler. Pour une question de temps, j'ai juste fait un copié/collé en me disant qu'il fallait que je les rajoute dès que j'aurais le temps. Et j'ai oublié ^^ (honte sur moi !)<br /> <br /> <br />

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  • isa
  • Isa, jeune auteur qui parle beaucoup avec les doigts (avatar ©Luis Royo)
  • Isa, jeune auteur qui parle beaucoup avec les doigts (avatar ©Luis Royo)

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